Dalla Zuanna - Les enfants de la Jeanne
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Chapitre I (1350 - 1424)

"La mémoire, cette histoire qui rentre dans le cerveau."
JP Changeux.
?, Bellenzon, Antonio
Bellenzon, Antonio

 

1350 - La peste noire.

La peste noire, venue de l'Empire du Milieu, s'était abattue sur l'Europe ravageant tout sur son passage : un tiers de la population avait rendu son âme à Dieu. A se demander ce qu'il pouvait bien en faire car la queue devait s'allonger aux portes du paradis et de l'enfer dans un embouteillage d'apocalypse. La grande faucheuse avançait à un train d'enfer et il lui fallut seulement deux mois pour aller de Marseille jusqu'aux rives du Léman. Elle emportait ses victimes en 48 heures...

Pendant ce grand chambardement, bizarrement, certaines institutions continuaient à tourner dans le vide comme des machines détraquées. Ainsi à Messery, on condamna deux habitants pour avoir volé deux linceuls, il est vrai qu'à cette époque il n'était nul besoin de caisses en bois pour les sépultures. Miracle de la modernité, lors des grandes catastrophes humanitaires actuelles, on voit apparaître des cercueils en carton.

Imaginer les joies célestes du paradis demandait un gros effort à Antonio (on n'a pas d'information précise sur son nom, son âge et ses origines, son prénom même est incertain) alors que d'entrevoir les terribles épreuves de l'enfer lui était plus facile. Il suffisait de prolonger en partie la souffrance et l'épouvante qui régnaient en maîtresses sur ces temps nauséeux et nauséabonds et d'y enlever tout espoir.

Cette grande peste avait tout corrompu, les corps bien sûr, mais aussi les âmes, et la peur faisait de l'homme un loup pour l'homme. Plus rien n'était comme avant et par un fatalisme bien de circonstance, nombreux étaient ceux qui attendaient la grande faucheuse qui les conduirait à Dieu ou au diable. Pourtant, certains refusaient la mort en gardant au fond du cœur une lueur d'espoir, comme la petite lueur des lampes à huile. Antonio était de ceux-là.

Son fils Bellenzon (1), venu au monde en 1350, à la fin certes pas définitive de la grande peste noire, était comme un rayon de soleil après l'orage, un printemps après un glacial hiver, une pâquerette au travers du bitume, bref, la vie après la mort. Il en fallait des signes d'espoir car la folie semblait avoir accompagné la peste en un sinistre cortège. Les "flagellants" du Moyen Age parcouraient les villes en se donnant la pénitence en public et avaient de tels débordements sectaires que Clément VI, en sa Rome lointaine, dut déclarer ces fanatiques comme "hérétiques". Ils étaient animés dans leur folie par leur croyance à l'imminence du courroux divin ! L'Eglise prompte à s'émouvoir, mais lente à se mouvoir, les condamna définitivement lors du concile de Constance en 1414/1418.

C'est le 10 décembre de cette dernière année que l'on voit apparaître pour la première fois le nom de Bellenzon sur un acte notarié où il est cité en qualité de témoin comme le mentionne l'extrait ci-dessous. A cette époque, on ne se présente pas par son prénom mais comme étant "fils de". Par exemple : Antonio quon-dam Bellenzoni de Sancto Nazario Paduani districtus. Conférer l'extrait d'acte ci après :

 

Antonio quon-dam Bellenzoni de Sancto Nazario

 

Au XIV ème siècle les famines sont terrifiantes et on note, en 1436, des cas d'anthropophagie. La médecine est inexistante, en attendant le recours au "barbier" (qui officie au XVII ème siècle) on s'adresse au guérisseur ou au sorcier.

Comme souvent en pareilles circonstances, il faut trouver un coupable aux malheurs qui s'abattent sur le monde et la mode n'en n'est pas encore à charger les pouvoirs publics de tous les maux ; c'est alors la recherche millénaire de boucs émissaires qui conduisit à massacrer, sans sourciller, des Juifs au cours de pogroms organisés. Venise comme, les autres grandes cités, est organisée en quartiers selon les origines de population. C'est ainsi qu'on verra apparaître le premier ghetto en 1516 dont la seule évocation, bien plus tard, engendrera l'horreur.

On sait peu de choses sur les origines d'Antonio. Venait-il d'Oliero (Del Piena ?), le choix du nom de son fils Bellenzon pourrait être une transposition d'origine germanique (Cimbre) pour Berengario, Béranger, le g devenant z en Vénitien. L'étymologie de Béranger serait, beran ours et gaira lance ? Les noms de cette origine étaient courants à l'époque : Rodigherio, Aldigherio...

Comme chaque fois qu'arrive la peste, elle apporte dans ses bagages la disette, la sous-alimentation voire la famine ; il en résulte une forme de récession qui pèsera longtemps après sur les épaules des plus humbles. Antoine n'a pas le choix, il doit tout faire pour protéger son petit et il y parviendra de façon remarquable en dépit d'une situation générale détestable. Bellenzon n'a pas encore 6 ans que les troupes des Carrara venant de Padoue sillonnent la vallée pour aller se battre un peu plus loin à Levico dans la Valsugana. A chaque mouvement de troupes, chacun se cache et se réfugie où il peut car il s'agit souvent d'armées de soudards qui ne dédaignent pas de se payer sur la bête au passage. Heureusement, l'année précédente, le passage de Charles IV, qui après son couronnement à Rome en juin avait fait halte au château de Scala de Primolano, avait été plus pacifique et on peut imaginer le regard incrédule et tout esbaudi du petit Bellenzon en voyant passer l'impérial convoi.

Dans cette région et à cette époque, le bois a une importance fondamentale et dès sa plus tendre enfance, Bellenzon va apprendre à en aimer l'odeur et céder au plaisir de le caresser au travers des rares jouets que lui fabriquera son père. En effet, Antonio sait travailler le bois et il appendra à son fils l'art de scier, raboter, assembler... Cet apprentissage aux côtés de son père sera de toute première importance pour son avenir et celui de ses enfants à venir, mais il ne le sait pas encore. Il profite de cette présence paternelle qui le comble de joie et lui donne la structure et la force mentale qui vont lui être rapidement indispensables.

En effet, il vient d'avoir ses 10 ans et c'est le retour de la peste. Elle va sévir pendant 3 ans et va frapper aveuglément autour de lui. Il en réchappera avec sa famille mais n'oubliera jamais ces chariots remplis de cadavres dont les membres débordaient en brinqueballant au gré des cahots de la route avec ses odeurs pestilentielles. En ces temps-là, on passait vite de l'enfance au stade d'adulte. Il continue l'apprentissage de son métier et saura faire les mortaises et tenons comme nul autre pour la plus grande joie de son père.

Les années s'écoulent à peu près paisiblement et père et fils travaillent ensemble sur les chantiers où ils forment une bonne équipe de charpentiers appréciés dans les villages environnants. Avoir un métier comme celui-là, leur apporte un statut relativement privilégié au milieu de la pauvreté et de la misère générales des gueux de l'époque, dont le sort n'est guère plus enviable que celui de certains animaux. En effet, leur expérience et leur savoir-faire sont utiles pour tous les travaux de construction, qu'il s'agisse des maisons, églises, chapelles, bastides fortifiées, palais et monastères, ponts...

 

1372 - 10 ans de guerre dans la vallée.

Mais après le retour de la peste, voilà le retour de la guerre qui va s'éterniser dix longues années. Bellenzon a 22 ans et, au lieu de penser à l'amour, il doit se protéger de la guerre. Solagna, dont San Nazario n'est qu'un quartier, se trouve au centre stratégique des batailles où vont s'affronter à nouveau les guerriers Carraresi de Francesco II, alliés cette fois à Louis I er le grand roi de Hongrie, et à l'empereur d'Autriche contre la "Sérénissime". Il faut à tout prix empêcher le passage des troupes qui descendent du Nord par la Valsugana pour faire la jonction avec celles de Padoue. Des combats féroces vont permettre aux Vénitiens de réussir à prendre la bastide fortifiée de Solagna et de la conserver cinq ans. Les alliances se font et se défont, qui incitent la population à la plus extrême prudence et quand il faut travailler pour survivre au milieu des conflits, cela confine à l'impossible.

Difficile d'envisager de se marier et fonder une famille dans ces conditions. La grande bataille de Primolano, en 1382, entre Padoue et Trévise, qui est rattachée à l'empire germanique, n'améliore évidemment pas la situation. Pourtant, la jeunesse et l'espoir vont permettre à la vie de reprendre le dessus, Bellenzon a trouvé une compagne qui lui donnera un fils trois ans plus tard.

En effet, la vallée, avec une bonne partie de la région, passe sous la domination de la très grande famille qui contrôle la Lombardie : les Visconti. Le Duc de Milan, Gian Galeazzo Visconti, s'implique fortement dans ses nouvelles possessions et règle, ou essaie de régler, les problèmes de la vie quotidienne dont ceux, récurrents, qui concernent le transport du bois sur le Brenta. Par chance, Bellenzon n'est pas concerné par ces conflits qui prennent parfois des tournures violentes car il en va de la survie d'individus mais plus encore de familles complètes, voire de l'ensemble d'une profession.

 

1392 - La Calà del Sasso.

Au cours de ses différents chantiers, Bellenzon s'est lié d'amitié avec des camarades travaillant dans d'autres corps de métiers et venant de villages différents. Bien sûr, il existe toujours une certaine rivalité entre les villages voisins, d'autant plus que la rive droite du fleuve et la rive gauche sont sous des juridictions différentes, mais la vie se moque des bornes, des frontières, des interdits et les liens d'amour ou d'amitié se construisent quand même. C'est ainsi que Bellenzon ira quelquefois aider un de ses amis de Valstagna qui a été, en quelque sorte, réquisitionné pour participer à la construction de la "Calà del Sasso" qui doit acheminer les troncs d'arbres venant de l'Altopiano d'Asiago jusqu'au Brenta.

C'est un ouvrage titanesque qui démontre le courage et la résolution incroyables de ce peuple qui va construire sans aucun équipement en pleine montagne, une voie en pierres, avec des murs de soutènement impressionnants. Cette voie comprend 4 444 marches avec sur le bord un large caniveau (ou cunette) destiné à faire "glisser" les troncs d'arbres sous le contrôle vigilant des hommes essayant d'en contrôler la descente.

 

Vallée du Brenta


Vallée du Brenta

 

Dur calvaire que celui de ces hommes, si le Golgotha signifie la montagne du crâne, celle-là pourrait s'appeler la montagne des jambes ! Combien finiront estropiés, le mot est cruel, voire même occis, laissant des familles dans le désespoir avec pour seule "sécurité sociale" la solidarité familiale et villageoise.

Plusieurs années s'écoulent pendant lesquelles Bellenzon a perdu son père et, par tradition familiale, commence à transmettre son savoir-faire à son fils Antonio. Celui-ci paraît tout particulièrement doué, non seulement pour le travail manuel, mais il semble surtout avoir une extraordinaire capacité de représentation spatiale. Son père cache son admiration étonnée et le forme avec beaucoup de rigueur car il subodore un potentiel important. L'amour du travail bien fait et le respect du travail de ses compagnons ne tolèrent en effet aucun laxisme ! De plus, l'alliance du cerveau, de l'œil et de la main sont plutôt chose rare et on n'a pas le droit de gaspiller les talents que Dieu nous a donnés.

Antonio (2) qui est garçon sérieux et attentif absorbe toute cette formation comme une éponge, peut-être pressent-il confusément qu'un brillant avenir s'offre à lui.

Il a 16 ans et on commence à l'apprécier là où il travaille avec son père, sa passion pour son métier surprend. Une opportunité intéressante pour montrer son jeune mais talentueux savoir-faire, va se présenter. Gian Galeazzo Visconti vient de décider de remettre en état et de renforcer tous les points fortifiés de la vallée dont la bastia de Solagna. Ce sera pour lui une occasion unique, sur des ouvrages plus complexes que d'habitude, d'acquérir une nouvelle expérience et de rencontrer de nouveaux compagnons (le terme n'est pas choisi au hasard car dès cette époque les corporations professionnelles jouaient un rôle important) dans différents corps de métier. Bellenzon est fier de son fils et se rend bien compte que ce chantier va compter beaucoup pour son avenir. Ils ne manquent pas d'ailleurs d'aller voir, à quelques kilomètres de là, les chantiers du château de la Scala de Primolano et l'impressionnant fort du Covolo de Butiston, avec sa gueule de squale et ses créneaux qui lui font comme une monstrueuse mâchoire d'acier, surplombant le fleuve et la route au point le plus resserré de la vallée.

 

La "Calà del Sasso"

La "Calà del Sasso"

 

 

La "Calà del Sasso" aujourd’hui

La "Calà del Sasso" aujourd’hui

 

Ce renforcement des bastides fortifiées et autres ouvrages défensifs, conduit naturellement à penser à la guerre et lentement l'atmosphère s'assombrit. Gian Galeazzo Visconti a clairement fait comprendre qu'il entend bien défendre son territoire contre les Carrara de Padoue. Les conflits entre les grandes familles qui dominent toute la région sont sans merci. Antonio qui n'a pas connu la guerre et la peste, s'émeut aux récits de son père et se demande bien quel sort l'attend.

Le grand chantier, heureusement, se passe bien et se termine par une inspection des Maîtres d'ouvrage du Duc de Milan qui exprime toute sa satisfaction. Progressivement, au cours de cette année, une forme de respect certes discret mais réel s'instaure autour d'Antonio car il est imaginatif et trouve des solutions originales. Il a le goût d'être discret et modeste, son père y est très attentif, surtout auprès des vieux compagnons. Il a conscience qu'ils détiennent expérience et tours de mains précieux et qu'en ces temps perturbés, ils possèdent une forme de sagesse indispensable à la survie.

Est-il vrai que les anciens donnent de bons conseils car ils ne peuvent plus donner le mauvais exemple ?

 

1402 - Le détournement du Brenta par Gian Galeazzo Visconti.

Gian Galeazzo Visconti a trouvé une solution originale pour se défaire des Carrara. Il va assécher Padoue en coupant son principal apport en eau et en stoppant sa principale artère de transport : il va détourner le Brenta ! Il fallait certes y penser, mais surtout il fallait le faire... et cela, c'est une autre histoire. Ce pari impossible, cet incroyable défi va mobiliser toutes les forces vives de la région. Ce chantier pharaonique va employer l'énergie de plus de 30 000 personnes ! Inutile de dire que les réquisitions vont bon train et que tous les spécialistes vont être fortement impliqués. C'est donc bien naturellement que Bellenzon et Antonio vont trouver là matière à exercer leur savoir-faire en compagnie des meilleurs charpentiers descendus d'Asiago où ils y ont acquis une grande expérience des constructions en bois. Gian Galeazzo Visconti est impatient et veut que les choses aillent vite car sa stratégie implique la rapidité pour pouvoir renverser le cours de la guerre, d'autant que pareil projet va très vite arriver aux oreilles de l'ennemi qui va déployer toute son énergie pour le faire capoter. Des gardes fortement armés vont veiller en permanence sur les travaux.

Situé au débouché de la vallée dans la partie nord de Bassano, ce chantier gigantesque va faire brasser des tonnes et des tonnes de terre, avec comme seuls outils des pelles et des pioches. Mais comme on disait sur d'autres chantiers en France : "peine de vilain, peine de rien". De gros volumes de bois seront indispensables pour étayer avec solidité le barrage car tout le monde sait bien que le Brenta est parfois capricieux...

Antonio va donner toute la mesure de son talent car il va falloir innover sans cesse dans une construction lancée de façon impromptue et pas très soigneusement préparée. On verra ce jeune homme de 17 ans côtoyer les vieux maîtres. L'alliance de l'expérience et de la hardiesse dans l'innovation feront merveille. Bellenzon était respecté dans son métier mais Antonio va attirer l'attention par ses dispositions hors du commun.

Un drame couve dans le ciel et les montagnes, la vallée ne sait pas que la colère divine va se déclencher sans prévenir...

Les travaux du barrage sont pratiquement terminés et le ciel s'obscurcit par l'accumulation d'énormes cumulo-nimbus sur les reliefs qui crèvent brutalement et déclenchent un déluge sur la région. Il s'ensuit une gigantesque crue, comme un véritable raz de marée, qui va transformer le Brenta en un torrent impétueux, emportant un des piliers de cet ouvrage qui a demandé tant d'efforts à tous ces pauvres gens.

Le choc est rude, tout est remis en cause. Si le projet avait réussi, il aurait amené les troupes de Padoue jusque-là pour le détruire, avec tous les ravages qu'on peut imaginer pour le pays et ses habitants. Cependant, les hommes ne peuvent pas s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux en voyant la violence des flots emporter poutres et madriers comme fétus de paille. On ne peut s'empêcher de penser au colonel britannique du "pont de la rivière Kwaï" dont l'histoire, psychologiquement, est très proche.

Le ressort qui animait Gian Galeazzo Visconti est comme brisé, il ne s'en remettra pas et décèdera quelques mois plus tard. Sa veuve, Catherine de Médicis, va céder Bassano et son territoire à Venise le 10 juin 1404 pour 22 000 ducats. Voilà donc, Bellenzon et Antonio devenus sujets de la "Sérénissime".

Antonio est un homme à présent, à 20 ans on a tout l'avenir devant soi et il ne va cesser de progresser pour devenir plus tard au fait de son art : Maître charpentier ! Mais il a encore beaucoup à apprendre, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Il se donne à fond car son besoin de savoir semble inextinguible. On décèle dans son regard le reflet d'une flamme intérieure.

Il a des amis solides et porte un réel intérêt à la nature. La pêche dans le Brenta et les promenades vers les Colli Alti occupent la plus grande partie de son temps libre qui est de toute façon bien réduit. Et puis, errer dans les bois lui permet encore d'étudier les différentes essences, leur évolution selon le terroir, les saisons...

 

1411 - Les rois passent…

Il verra encore passer des troupes qui, heureusement, ne s'attarderont guère car elles escortent, en 1411, Sigismond, le roi de Hongrie, qui, comme Charles IV au temps de son père et de son grand père, choisira le chemin de la vallée pour aller se faire couronner à Rome selon la tradition alors que Venise lui refuse le passage.

Tout doucement, il s'achemine vers la trentaine et sa vie change avec la rencontre de Bartholoméa, Bortola comme on l'appelle, qui a 5 ans de moins que lui. C'est sans doute une Sguario, bonne famille du pays, car un de ses fils recevra le prénom d'Aldigherio qui leur est exclusif. Le premier soupir de l'amour est le dernier murmure de la sagesse, dit-on, et pourtant cela ne semble pas vrai en ce qui le concerne. Le mariage qui se profile à l'horizon se concrétise, en 1414. Antonio a 29 ans et va devoir assurer un peu plus encore son avenir professionnel car un premier enfant, dès l'année qui suit, apporte le bonheur à ce jeune couple. Il portera le nom d'Aldigherio pour honorer le père de Bortola. C'est une grande joie pour tous et Bellenzon après avoir tant souffert au début de sa vie, a l'impression que le Seigneur l'a enfin pris sous sa bénédiction et qu'il pourra partir en paix le moment venu. Il va s'appliquer à être un grand-père attentif et disponible. Le petit Aldigherio va grandir en force et en sagesse dans la lignée professionnelle familiale, il quittera plus tard son village et se mariera, sur la rive droite du Brenta en présence de son père, à Angarano (à l'ouest de Bassano). Il sera à l'origine de la lignée de la famille des Marinali qui comptera des sculpteurs renommés.

 

1420 - Mortelle canicule.

Deux ans plus tard, c'est la naissance de Marco qui arrive dans une année marquée dans toute l'Europe par une mortelle canicule entraînant sècheresse, disette et le cortège des habituelles malédictions qui accompagne ces phénomènes comme la hausse vertigineuse du prix des céréales. En prime, la dysenterie provoque des ravages, heureusement que la paix apportée par Venise est au rendez-vous.

Marco profite un peu de son grand-père dont la santé décline lentement et qui va quitter ce monde pour son 74 ème anniversaire à l'occasion des 4 ans de Marco. Il n'aura pas la joie d'assister à la naissance de Pace, l'année suivante. Marco ignore qu'il sera au travers de son fils Marchesin, à l'origine de la lignée des Mocellin dont le sort au fil des siècles sera souvent intimement lié à celui des Dalla Zuanna. En cette année 1424, c'est Antonio qui devient le chef de la famille avec trois garçons, fondateurs de trois branches familiales importantes et qui mourront tous à un âge avancé pour cette époque : 60, 77 et 61 ans.

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